Surprenante, et plus encore...
Si vous êtes comme moi, et je suis persuadé que vous êtes nombreux, pour vous le mot Suzuki s’associe difficilement à la notion sportive. Au Canada du moins, puisqu’on sait que la compagnie japonaise a fait bonne figure en rallye sur la scène internationale. Mais chez nous, elle s’est contenté de nous offrir quelques véhicules dont la principale qualité est de nous amener du point A au point B, sans excitation ni qualités particulières.
Mais voilà que de ce discret manufacturier apparait une lueur d’espoir avec la toute nouvelle Kisashi sport. Même si, il me faut l’admettre, la vraie notion sportive n’est pas exactement au rendez-vous, la Kisashi Sport (et sa version plus traditionnelle lancée au printemps dernier) est une voiture aux qualités nettement plus affirmées, et qui mérite un tout nouveau regard sur la marque.
Style à revendre
La Suzuki Kisashi, c’est une berline légèrement trapue, mais aux dimensions plus réduites que la plupart de ses rivales chez les intermédiaires. En version Sport, elle reprend les lignes et l’exacte silhouette de sa sœur régulière, mais y ajoute quelques éléments aérodynamiques (lire entre autre un aileron) et présente aussi un nouveau visage à la grille légèrement remaniée.
Dans les faits, ce n’est pas tellement physiquement que l’on a voulu distinguer la Kisashi Sport de ses consœurs de la gamme. On veut plutôt la glisser quelque part entre la toute nouvelle version S (la version de base dotée uniquement d’une traction) et la SX, celle qui a fait sa marque sur le marché avec sa traction intégrale.
Mais dans le cas de la version Sport, on a un tantinet trituré la mécanique, ajoutant quelque 5 chevaux à un moteur 4 cylindres plutôt souple. Moteur qui désormais, en compte 185 de ces chevaux, mais qui partage les 170 livres-pied de couple de ses deux sœurs.
Fait à noter, la Kisashi Sport est aussi un modèle à traction, Allégeant du même souffle l’ensemble et permettant, dit-on, une conduite plus dynamique.
Détail ayant son importance aussi, les gens de Suzuki ont définitivement fait une croix sur un moteur V6 pour équiper leur Kisashi. Selon Bill Porter, grand manitou de la marque au pays, « la Kisashi est trop bien équilibrée comme elle est, et ajouter un V6 procurerait davantage de puissance mais aussi plus de poids et c’est un risque que nous ne voulons pas prendre ». Sans compter, aurait-il pu ajouter, quelques milliers de dollars supplémentaires, ce qui rendrait la Suzuki Kisashi moins compétitive sur le marché.
Autres améliorations consenties à la version Sport, les suspensions sont plus rigides un tantinet, et la direction, à assistance variable, répond avec enthousiasme et de façon plus directe ce qui améliore à la fois les sensations de conduite et diminue d’autant le rayon de braquage.
Habitacle spacieux
Un petit mot pour préciser que l’habitacle de la Kisashi est convivial, accueillant et fort bien réalisé. La finition, sans faire dans le haut de gamme, est tout à fait remarquable, et utilise une abondance de cuir sur le volant et le pommeau de vitesse. Sans oublier un système audio appréciable, une excellente chaîne audio Rockford Fosgate à 9 haut-parleurs et caisson de basse, et un habitacle insonorisé comme une salle de concert, qui dissimule à merveille toutes velléités de bruit de roulement.
Quant aux sièges, ils sont confortables pour de longue randonnée, et propose bien assez de dégagement pour être confortable à l’avant même si à l’arrière les personnes de grande taille trouveront l’espace un peu juste. En fait, la Kisashi mérite bien son appellation de berline familiale, même si elle se veut plus sportive.
Sportive, vraiment?
Mais c’est là que le bât blesse, car la notion de sportive n’est pas exactement au rendez-vous de la Kisashi. Bien sûr, les suspensions légèrement abaissées et la boite de vitesse manuelle à 6 rapports (contre des automatiques dans les autres versions) rendent la conduite un peu plus dynamique. Tout comme la direction d’une grande précision, et le freinage digne d’une voiture de course d’ailleurs.
Mais on est bien loin de la véritable conduite sportive. On souhaiterait, par exemple, un peu plus de puissance en accélération, et des reprises plus vives, pour être totalement efficaces. Même son de cloche au démarrage, alors que la Kisashi sport n’atteint pas le 0-100 de ses rivales.
On nous a bien avertis : pas question de reconstruire la Toyota Camry ou la Honda Accord, dont le succès est presque intouchable. Mais Suzuki réussit cependant avec sa Kisashi Sport un autre tour de force : celui d’offrir une voiture familiale à la conduite stimulante.
Reste maintenant à s’assurer que la Kisashi recevra toute l’attention qu’elle mérite. Car avouons-le, elle en mérite bien plus que l’on ne pourrait s’y attendre.